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A partir des IX e et X e siècles, les toponymes nouveaux vont être formés à partir du registre occitan. De même, tous les noms de lieux antérieurs seront occitanisés, le plus souvent par évolution des formes latinisées. Parmi les termes les plus fréquents, nous citerons Puei (francisé en Puy, colline) et son équivalent languedocien Puèg (Pech), Mont (mont), Valada (Valade, vallée), Cròs (Cro ou Cros, trou, cavité), Peira / Pèira (Peyre, pierre), Font (source, fontaine), Prada (Prade, prairie), Vinhau / Vinhal (Vignaud, Vignal, parcelle de vigne), Farja / Farga (Farge, Fargue, forge), Bòrda (Borde, ferme), Bòsc (Bost ou Bos, bois), Fàia (Faye, bois de hêtres),…
L’une des séries les plus prolifiques de l’époque médiévale concerne les noms de domaines construits sur le nom du propriétaire avec l’article la (parfois las) et le suffixe -iá (respectivement -iás) : La Martiniá ( La Martinie, le domaine de Martin), La Peironiá ( La Peyronnie, le domaine de Peiron), La Gontariá( La Gonterie, celui de Gontier),mais aussi Las Aisiás (Les Eyzies, les domaines de la famille Aitz), etc… C’est aussi au Moyen-Âge que beaucoup de paroisses prendront le nom d’un saint protecteur : en Périgord, cette pratique a été particulièrement courante, au point de concerner aujourd’hui une commune sur quatre. A ce sujet, il est plaisant de constater que dans la liste des « saints » du Périgord, les plus répandus (Sent Joan, Sent Peir, Sent Laurenç, Sent Martin,…) cotoient les plus humbles (Sent Marcòri, Sent Cassian, Senta Mundana,…) ; on y trouve également des saints ayant changé de sexe : Senta Eulàlia (Eulalie) francisée en Saint-Aulaye, Sent Trían (Trojan) féminisé en Sainte-Trie ; on y rencontre enfin des saints n’ayant jamais existé : Sengeirac, canonisé en Saint-Geyrac.
A l’orée du XVI e siècle, sous la pression du pouvoir royal, va s’amorcer un lent mouvement de francisation des toponymes occitans. Limité à l’origine aux textes administratifs, ce mouvement va s’accentuer au fur et à mesure de la diffusion du français dans la noblesse et la bourgeoisie. Il prendra toute son ampleur aux époques révolutionnaire et napoléonienne, dans le cadre des politiques d’uniformisation territoriale (création des communes, levée des cartes d’état-major,…) et n’a cessé depuis lors (gestion du code officiel géographique, francisation phonétique de certains lieux-dits,…).
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